Le CHU de Grenoble utilise l’hypnose en chirurgie

Patiente en chirurgie qui se fait anesthésier sous hypnose

Le CHU de Grenoble utilise l’hypnose en chirurgie

Depuis novembre 2018, une nouvelle technique d’anesthésie a fait son apparition au sein du pôle chirurgical du CHU de Grenoble. L’hypnose, aujourd’hui reconnue par la médecine, est une technique douce permettant de remplacer les produits anesthésiants laissant bien souvent les patients ensuqués, fatigués et désorientés à leur réveil. Au quotidien, l’hypnose peut aider de nombreuses personnes souffrant d’insomnies, d’addictions, de troubles alimentaires, de stress, d’angoisses ou de phobies.

L’hypnose ou la douce anesthésie

Au CHU de Grenoble, une patiente souffrant du cancer du sein témoigne : « mon opération s’est très bien déroulée, rien n’est venu la perturber. Le réveil s’est passé en douceur, sans aucune douleur ni aucune angoisse. » C’est la deuxième fois que Bernadette opte pour une solution beaucoup moins agressive que l’anesthésie générale : l’hypnose. À l’issue de l’opération, les patients se réveillent en forme et sans aucune sensation de fatigue. La récupération est beaucoup plus rapide qu’avec des produits anesthésiants classiques.

Pour mener à bien de telles interventions, les équipes médicales sont formées selon deux méthodes :

  • L’hypnose formelle où le patient ne parle pas,
  • L’hypnose conversationnelle permettant au patient de parler tout au long de l’opération.

Le CHU de Grenoble utilise l’hypnose depuis 2018 lors de ses différentes interventions. Expérimentée depuis 2015 à l’Institut Curie, la pratique de l’hypnose est aujourd’hui scientifiquement reconnue pour son efficacité et pour ses nombreux bienfaits. D’après les médecins qui ont dirigé l’étude, les interventions sous hypnose permettent au patient d’apaiser les angoisses et la douleur, et de bénéficier d’une meilleure récupération post-opératoire. En effet, les produits anesthésiants peuvent être particulièrement agressifs et provoquer nausées, vomissements et somnolence.

Depuis 2010, 150 opérations chirurgicales ont été effectuées sous hypnose. Il s’agit principalement d’interventions gynécologiques et en chirurgie plastique. Les médecins sont très satisfaits de cette nouvelle approche auprès des patients qui ne sont plus considérés uniquement comme des corps malades, mais comme des personnes dans leur intégralité.

Troubles et phobies : l’hypnose libératrice

Beaucoup d’entre nous n’ont pas attendu une intervention chirurgicale pour pouvoir tester l’efficacité de l’hypnose. Aujourd’hui devenue très populaire, notamment grâce à l’artiste Messmer, l’hypnose est très utilisée par les particuliers soucieux d’améliorer leur bien-être et leur quotidien. Le plus souvent, il s’agit pour les patients de :

  • Améliorer leur sommeil,
  • Soulager leurs angoisses,
  • Se libérer de leurs phobies,
  • Soigner leurs addictions.

La pratique de l’hypnose, consistant à interpeller le subconscient du patient, intrigue autant qu’elle fascine. Pour les hypnotiseurs, l’objectif est d’aider le patient à reprendre le pouvoir sur son propre corps et son esprit et, in fine, de l’aider à reprendre confiance en lui-même et à guérir de certains maux. Les centres d’hypnose à Grenoble expliquent la façon dont se déroule une séance :

  1. La prise d’informations, pour connaître les motivations du patient et savoir quel problème il rencontre.
  2. L’induction, basée sur des perceptions sensorielles et qui correspond à un état modifié de conscience.
  3. Le travail hypnotique, destiné à activer l’imaginaire du patient en lui suggérant des situations en rapport avec l’objectif visé (par exemple voir une araignée devant soi et la prendre dans ses mains pour un arachnophobe).
  4. Le retour, consistant à faire revenir le patient dans son état de conscience initial.

Malgré ce que l’on peut penser, l’hypnose ne peut pas être efficace de la même manière sur tous les patients. Ces derniers doivent être volontaires et le souhait de la thérapie par l’hypnose doit venir d’eux. Sans cette liberté de choix, la séance ne pourra pas fonctionner. Par ailleurs, le patient doit avoir entamé un cheminement positif dans le souhait de la guérison : « Je ne veux plus dépendre de la cigarette », « je veux être libre ». Le travail du thérapeute consiste ensuite à amplifier cette volonté pour accompagner le patient dans son cheminement.

Bien entendu, la confiance en son thérapeute est fondamentale pour accepter de se laisser aller et favoriser le travail hypnotique. Et que les patients se rassurent : l’hypnotiseur est dans l’incapacité d’obliger un patient à faire ce qu’il n’a pas envie de faire.

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